Autour d'une collection"Mathilde, Eugénie, Flore, Valérie..."

   Nous avons dédié notre conférence du 2 décembre 2018 à notre président et ami Cyril Joseph qui nous a quittés le 14 novembre 2018.

    

Photos:

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Crédits Photos du MBA, Marcelle Simon, Evelyne Hardy.

   Une cinquantaine de personnes ont suivi cette conférence à deux voix- celles de Brigitte Thoury et de Marcelle Simon- agrémentée de lectures théâtralisées faites par Pascale Heurtevent et Jacques Lemagnen, des Haut Parleurs.

 

  Des bibelots, des objets ou des tableaux de l'exposition "dans l'intimité d'Octave", visible jusqu'au 21 avril 2019 ont permis de découvrir quelques figures féminines gravitant autour de cet académicien né à Saint-lô en 1821, mort à Paris en 1890: 

-La princesse Mathilde, fille de l'ex roi Jérôme, une Bonaparte avant tout,soutien du futur Napoléon III à partir de 1848 et personnalité incontournable du Second Empire. Femme libre, influente et artiste, elle cultivait des "amitiés intelligentes" dans son salon très prisé. 

-L'Impératrice Eugénie pour laquelle Octave Feuillet avait composé une comédie, "Les Portraits de la marquise", et qui,en remerciement lui avait offert une bonbonnière de Mellerio, ornée de son portrait en miniature, serti de diamants.

-Valérie Dubois, épouse de l'écrivain, mais aussi son soutien moral et littéraire, auteure après 1890. Ses Souvenirs ont servi de fil conducteur aux lectures.

-Flore Singer, salonnière amie du couple Feuillet. C'est grâce à elle 

le célèbre tableau de Gustave Moreau, "La mort de Sappho" a enrichi cette  collection.

 

  Ajoutons à cette galerie de dames de coeur ou de tête, la comédienne Sophie Croizette,vedette du drame d'Octave Feuillet, Le Sphinx (1874). Sa rivalité avec Sarah Bernhardt au cours des répétitions, donna au dramaturge "de grandes agitations"!

 

Marcelle Simon  

 

 


Modernité de Fernand Léger

 

      Dimanche 3 juin , Annick Polin est venue au MBA parler de la modernité

de Fernand Léger devant un auditoire d'environ 30 personnes.

 

 Les écrits de Jean Tardieu sur "l'art que l'on dit abstrait" ont servi de fil

conducteur pour analyser l'oeuvre du peintre en la reliant aux textes d'Aragon,

de Blaise Cendrars, de Dos Passos.

  D'abord influencé par l'impressionnisme (Le jardin de ma mère, 1881), l'artiste

s'est dégagé de ce mouvement, estimant qu'il ne convenait plus à l'époque

inharmonieuse dans laquelle il vivait.

 Architecte de formation, il avait fréquenté l'atelier de Gérôme, tenant de la

peinture "littéraire" , concept battu en brèche par Léger.

 L'expérience de la guerre, le machinisme, l'arrivée de la publicité- célébrée par

Apollinaire et Cendrars- les trépidations de la ville, la typographie des enseignes,

l'omniprésence des objets marquent la modernité de l'artiste et lui fournissent un

répertoire de formes, reprenant jusqu'à l'abstraction la pensée de Cézanne:

"tout se modèle dans la sphère, le cylindre, le cône ".

 L'objectif du peintre, qui s'est également essayé au cinéma, est d'arracher le

spectateur à la contemplation, de le réveiller.

 Cependant, ses oeuvres d'après-guerre voient le retour de la peinture à sujet

(Les loisirs, 1949),adoptent un message social optimiste ( les Constructeurs, 1950)

 sans pour autant complaire à l'idéologie du P.C.F. 

     Comment situer Léger dans le champ artistique ? Contrairement à Marcel Duchamp,

il restera fidèle au métier de peintre; sa fascination pour son époque, son

intérêt pour les objets font de lui un précurseur du Pop art et des nouveaux

réalistes: hommages et clins d'oeil à ses tableaux sont présents chez  Warhol,

Lichtenstein , Gudmunder Erro, Eduardo Arroyo .

    Cette conférence inédite, conçue à la demande de notre association a constitué

une remarquable introduction aux expositions sur Fernand léger programmées

le 16 juin à Saint-lô, et le 22 juin à Granville.(Vernissages les 22 et 23 juin )

 

 Marcelle Simon

 

Photos:Pascale Heurtevent, Marcelle Simon

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